La Suisse est souvent considérée comme un pays regroupant peu de personnes pauvres et qui ne sont pas prises en charge par les services compétents.
C’est pour la plupart des cas vrai, cependant le taux de débiteurs augmente encore, et engendre un certain taux de pauvreté chez les ménages qui varie selon la nationalité, le sexe, le niveau d’études etc.
Dans cet article, nous allons découvrir en détail les chiffres de la pauvreté en Suisse, ainsi que les causes mêmes de cette pauvreté.
Définition de la pauvreté en Suisse
Dans un premier temps, il faut définir ce que signifie réellement le terme « pauvre ». La définition de ce mot peut varier selon notre point de vue. En Suisse, l’OFS (Office fédéral de la statistique) défini un individu pauvre à partir des revenus suivants :
- Personne vivant seule : CHF 2'247 / mois
- Personne vivant seule avec enfant(s) : CHF 3'456 / mois
- Couple sans enfant : CHF 3’039 / mois
- Couple avec enfant(s) : CHF 3'981 / mois
Qui sont les personnes pauvres en Suisse ?
Quel est le pourcentage de personnes pauvres en Suisse ?
Une des dernières études de l’OFS sur la pauvreté en Suisse remonte à 2016. Cette dernière recensait environ 620'000 personnes en situation de pauvreté en Suisse, travailleurs et chômeurs confondus, soit environ 7.7% de la population du pays.
En 2018, nous comptions alors près de 660'000 personnes considérées pauvres en Suisse, ce qui représente une hausse de 0.2% par rapport à 2016. Toutefois la population suisse a elle aussi augmenté, ce qui fait que le taux de pauvreté est resté globalement stable.
En ce qui concerne les jeunes débiteurs, 50% d’entre eux se retrouvent en difficulté avec les factures. Leur revenu disponible ne leur permettent pas de vivre au dessus du seuil de pauvreté
Il existe aussi un lien entre la zone d’habitation et le taux de pauvreté. C’est au Tessin que l’on retrouve le taux de population en situation précaire le plus élevé de Suisse, avec 15.8%. Le Tessin est suivi de la Suisse romande (8.8%), de la Suisse alémanique et romanche qui représentent 6.5%.
Les étrangers sont-ils plus pauvres que les Suisses ?
La Suisse compte environ 20% de résidents étrangers (avec un permis de séjour), et malheureusement, il existe en effet un lien entre la nationalité et le taux de risque de pauvreté.
On considère 9.3% de pauvres parmi les étrangers, contre 6.9% parmi les personnes possédant un passeport suisse.
Cela s'explique de différentes manières. Pour commencer, le niveau de formation des personnes étrangères est souvent moins élevé ou n’est tout simplement pas reconnu dans un pays comme le nôtre, ce qui. Par conséquent, cela leur bloque l’accès à des emplois mieux rémunérés.
Cependant, la Suisse reste un pays accueillant facilement les étrangers et un certain nombre de places dans les métiers de la mécanique, de la construction, de la gastronomie ou encore de l’assistance médicale sont disponibles pour ces personnes dans le besoin.
Formation et pauvreté en Suisse
Les personnes n’ayant aucune formation post-obligatoire, telle que la maturité professionnelle ou un certificat fédéral de capacités (CFC) sont 12% à être considérées comme faisant partie de la population pauvre.
A l’inverse, 4.8% des personnes ayant effectué une formation supérieure, comme une haute école universitaire ou spécialisée sont concernés par la précarité.
Cela ne veut cependant pas dire que le taux de chômage correspond au taux de pauvreté. En effet, en ce qui concerne les jeunes travailleurs, ceux-ci auront parfois de plus grandes chances de trouver un emploi en sortant d’une formation post-obligatoire.
Au contraire, pour ceux qui sortent de grandes études spécialisées dans un domaine bien précis, les places de travail se font rares. De plus, elles exigent de grandes capacités.
Les secteurs d’activités les plus pauvres
Sans surprise, il existe différents secteurs et branches d’activités qui présentent plus de risque d'être touchés par la pauvreté que d’autres. En première place, nous retrouvons la plupart des métiers reliés à l’hôtellerie et la restauration. Nous l’avons vu avec la crise sanitaire actuelle due au COVID-19, ce secteur est très dépendant de l’économie et du tourisme.
En deuxième position, nous retrouvons les activités professionnelles liées aux métiers du commerce de détail. Sont inclus les petits commerces indépendants (marchands de chaussures ou de tapis par exemple), les commerces des réparations d’automobiles, de la santé (secteur médical) et des actions sociales.
Bien que totalement indispensable à la société et à notre économie
Pauvreté en Europe : la Suisse s'en sort bien
En conclusion, si nous nous comparons à nos pays voisins où les niveaux de vie sont moins élevés, la Suisse reste un pays abritant relativement peu de personnes pauvres et mal prises en charge. Nous retrouvons 14% de pauvres en Italie, 15.5% en Espagne et près de 20% en Roumanie.
La Finlande et les Pays-Bas seraient considérés comme les pays les moins pauvres d’Europe, avec respectivement 4.9% et 6.9% de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté.