Selon les derniers chiffres de l’OFS (Office Fédérale de la Statistique) pour l’année 2018, 40% de la population vit dans un ménage ou quelqu’un est surendetté. 40%, oui, en Suisse.
Bien que le niveau de vie en Suisse soit relativement élevé, le problème réside aussi là-dedans. Tout est très cher.
Quelles sont les tranches de la population les plus surendettées ?
Sans surprise, les personnes au bénéfice d’une formation supérieure sont moins enclines à être surendettés car ils bénéficient par conséquent d’un meilleur salaire et d’une plus grande liberté financière. En effet, les personnes n’ayant aucune formation ou presque ont tendance à avoir de la peine à « gérer » leur budget. Ces débiteurs ont généralement un salaire insuffisant pour faire face aux charges financières à payer chaque mois.
Il en est aussi ressorti que les travailleurs dans les domaines manuels (construction ou restauration par exemple) ont plus de difficulté à rembourser les sommes dues aux créanciers que les autres secteurs professionnels.
Ainsi, il ressort qu’environ 25% de personnes avec un faible revenu mensuel (proche ou en dessous du minimum vital) vivent dans un ménage cumulant au moins deux dettes financières. A l’inverse, les personnes avec un revenu confortable (pas de chiffres exacts communiqués par l’OFS) ne sont que 8,5% à vivre dans un ménage avec deux dettes ou plus. Ces personnes ont une capacité de remboursement plus élevée et donc, moins de risque de défaut de paiement.
Les hommes divorcés de 40 ans sont le profil type du « mauvais payeur », ils sont la tranche de population la plus encline à être surendettée. Inversement, un homme de plus de 45 ans de Suisse centrale, en concubinage, disposant d’une bonne formation est l’exemple type d’un citoyen qui respecte ses engagements financiers. De manière générale, les hommes sont plus endettés que les femmes, sauf pour la tranche d’âge 18-25 ans ou la tendance est équilibrée.
Il en ressort également de cette étude que les personnes résidant en ville sont plus sujettes à être endettées que les personnes vivant en campagne, la faute notamment à des frais de logement plus élevés, la différence est toutefois de moins en moins importante.
Le surendettement par région
Selon le registre de solvabilité international CRIF et le site comparis.ch, la Suisse romande est particulièrement touchée par le surendettement, en comparaison de ses homologues suisses alémaniques.
Par exemple, en 2019, Neuchâtel présente un taux de débiteurs rencontrant des difficultés financières de près de 11 %, suivie de Genève avec 10,5%.
Si l’on compare cela avec les cantons suisses allemands, on se retrouve avec Appenzell Rhodes-Intérieures avec un taux d’endettement des ménages à 1,6% suivi de Uri à 3%, ce sont les taux les plus bas de Suisse. Le taux le plus élevé en Suisse alémanique est à Bâle-Ville avec 8,2% de mauvais payeurs.
Autre exemple marquant de cette étude, il a été constaté que les villes ont un taux de débiteurs ayant des factures impayées bien plus élevé que la moyenne de leur canton respectif. Par exemple, Bienne à un taux de débiteurs de 11,5% tandis que son canton, Berne, n’est qu’à une moyenne de 5,6%.
Et le COVID-19 dans tout ça ?
Il est encore difficile d’affirmer avec exactitude l’impact du COVID-19 sur l’endettement en Suisse. Ce qui est toutefois certain, c’est l’augmentation du nombre d’indépendants faisant appel aux services de l’aide sociale, mais aussi des salariés, victimes des licenciement et/ou des faillites dues à la pandémie.
Nous devons par conséquent nous attendre à une hausse de personnes vivant avec ou en dessous du minimum vital, qui est dans la majeur partie des cas, le point de départ du surendettement.
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